
MESSAGE DE LA COMMISSION DE LA CEDEAO

Célébrée le 22 mars de chaque année, la journée mondiale de l’eau est l’occasion d’attirer l’attention de la communauté internationale sur l’importance des ressources en eau et de plaider en faveur de sa gestion durable. L’opportunité de cette journée est saisie pour révéler les mesures prises par les Etats pour lutter contre la crise mondiale de l’eau, et contribuer à l’atteinte de l’objectif de développement durable (ODD) n° 6 : l’eau et l’assainissement pour tous d’ici à 2030.
Pour 2025, le thème retenu pour la Journée mondiale de l’eau est : « La préservation des glaciers ».
Les glaciers sont indispensables à la vie. Leur eau de fonte est essentielle pour l’eau de boisson, l’agriculture, l’industrie, la production d’énergie propre et la santé des écosystèmes.
La fonte rapide des glaciers entraîne des incertitudes en matière de flux d’eau, ce qui crée de profondes répercussions sur les populations et la planète. Il est donc essentiel de réduire les émissions de carbone au niveau mondial et de mettre en place des stratégies locales pour s’adapter au recul des glaciers.
L’Afrique de l’Ouest fait partie des régions du monde identifiées par le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) comme particulièrement vulnérables au changement climatique. L’augmentation de la température et l’accroissement de la variabilité climatique posent aujourd’hui de nombreuses contraintes pour la gestion des ressources en eau et la production énergétique et alimentaire, question combien cruciale dans notre région.
Les pays d’Afrique de l’Ouest sont depuis plusieurs années en proie à des catastrophes naturelles, sans précédent, telles que les sécheresses et les inondations sur fond d’insécurité alimentaire, de malnutrition et de paupérisation des populations. En effet, au cours des dernières décennies, la région ouest africaine a vécu des changements de pluviométrie qui se sont traduits par des sécheresses graves et étendues dans la zone sahélienne mais aussi et surtout par des inondations destructrices causant l’affaiblissement des moyens d’existence des populations et bien d’autres drames humains, comme ce fut le cas en 2024.
Face à cette situation, s’appuyant entre autres sur certains textes communautaires tels que la Politique de prévention des catastrophes et le Programme d’Action Stratégique de Réduction de la Vulnérabilité et d’Adaptation aux Changements Climatiques adoptés respectivement en juin 2007 et en mai 2010, les États membres de la CEDEAO ont développé des politiques et des stratégies de gestion des risques et des catastrophes pour la résilience et la préparation aux catastrophes et mis en œuvre des programmes d’actions y afférents.
Par ailleurs, il importe également de souligner que les différentes politiques sectorielles adoptées au niveau de la région intègrent, toutes, la dimension de la gestion des risques et des catastrophes. C’est notamment le cas de la Politique Agricole de la CEDEAO (ECOWAP) adoptée en 2005 et de la Politique des Ressources en Eau de l’Afrique de l’Ouest (PREAO) adoptée en 2008.
La mise en œuvre de ces politiques et stratégies est assortie de programmes d’action et de dispositifs de prévention et de gestion des risques et catastrophes, tant au plan national que régional, soutenus souvent, par des partenaires techniques et financiers. On peut notamment citer à cet égard la formulation en cours du programme « développement, résilience et valorisation des ressources en eau transfrontalières de l’Afrique de l’Ouest » (DREVE), un ambitieux programme structurant et innovant porté par la CEDEAO et les autres organisations d’intégration régionale d’Afrique de l’Ouest notamment l’UEMOA et le CILSS avec l’appui de la Banque mondiale. , La mise en œuvre du DREVE va assurément changer le profil de la région en matière de développement durable. Les questions liées au suivi du cycle de l’eau pour la gestion des risques hydro-climatiques sont au cœur de ce programme.
En dépit de ces efforts louables, les défis demeurent nombreux et des efforts considérables restent à faire en matière de prise en compte des effets du changement climatique en vue d’assurer une meilleure sécurité de l’eau et une meilleure gestion des risques et des incertitudes pour la résilience et la préparation aux catastrophes en Afrique de l’Ouest. La CEDEAO, en collaboration avec ses partenaires, engage l’ensemble de ses Etats membres à une synergie d’actions pour relever ces défis.
Ensemble, valorisons l’eau pour transformer l’Afrique de l’Ouest !!!